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L'union fait sa force
Libération
Portraits — 9 juin 2011
L'union fait sa force

Ce jour-là, la mariée était en rose, et ça faisait mal aux yeux. Il faut dire qu’on l’attendait sinon en blanc, au moins en écru, en camel ou en marine. Sobre et classe, comme les robes qui ont fait son nom. C’était présager le meilleur de Delphine Manivet. Or les mariées sont ainsi faites qu’elles signent des deux mains - l’une pour le meilleur, l’autre pour le pire. Le pire, c’était donc cette combinaison proche du fluo, sur un string en dentelle qu’on faisait plus qu’imaginer. «Huit dollars dans une friperie à Los Angeles», précise-t-elle quand on lui demande des explications. Et toc : dit comme ça, c’est la combi qui est in, et la journaliste qui est out. Il n’empêche que si elle avait porté autre chose, on l’aurait trouvée moins fifille. Le fait qu’elle appelle ses collaboratrices «minette» et leur tombe dans les bras pour leur dire bonjour serait mieux passé - sans parler des caquètements, émis tête rentrée dans les épaules, entre chaque série de clichés pris par le photographe c…

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La belle apeurée
Libération
Portraits — 20 janvier 2011
La belle apeurée

Le premier quart d’heure est une épreuve. Pensant bien faire, Tasha de Vasconcelos a enregistré sur son smartphone les idées fortes qu’elle veut communiquer. Exemple : «Je n’ai jamais autant travaillé qu’aujourd’hui.» A 44 ans, elle continue d’enchaîner les campagnes comme égérie des marques. Cramponnée à son téléphone comme un bébé nageur à sa bouée, elle enchaîne les phrases toutes faites, sans rapport, ni transition. «Je suis terrorisée par cette interview», se justifie-t-elle dans un français mal assuré. Elle sanglote puis repart, «Tou sais ?» sur complètement autre chose. Plus elle nous parle, plus elle nous perd, jusqu’à ce que l’on se décide à commettre l’impensable : lui demander de se taire. «Maintenant vous respirez un grand coup et vous me laissez poser mes questions.» Elle s’excuse, mortifiée. Au fond, on n’en mène pas large non plus, mais il faut bien faire son boulot. A ce stade : déterminer si le top-model assis devant nous est un esprit creux, ou azimuté. Pour ce faire…

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Beau et simple à la fois
Libération
Portraits — 3 janvier 2011
Beau et simple à la fois

«Gentil» s’applique aux niais tellement niaiseux qu’on n’a pas le courage de les dénoncer vraiment. Plus indulgent, «simple» désigne un être candide et inoffensif qui chaque matin regarde le monde avec des yeux neufs, parce qu’il ne sait plus très bien de quoi il était composé la veille. Baptiste Giabiconi, mannequin masculin n°1, est de ceux-là. Simple et bizarrement attachant. «Baptiste n’a pas changé, Baptiste est resté le même», a-t-il coutume de dire, pour les mettre à l’aise, à ses amis d’enfance comme aux filles qu’il entreprend de séduire. Oui, le garçon parle de lui-même à la troisième personne, comme ces Excellences Jules César, Jean-Claude Van Damme et Alain Delon. Non, il n’est pas homo, même s’il aime cultiver une certaine ambiguïté. Chemise à moitié déboutonnée, bagouses et cheveux longs remontés sur l’avant, il ne se fait jamais prier pour exhiber ses abdos, en couverture de Têtu, sur le plateau de Ruquier ou dans l’émission de Mademoiselle Agnès. Il joue aussi de sa re…

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Son savoir-faire des histoires
Libération
Portraits — 9 septembre 2010
Son savoir-faire des histoires

Ses fans pourront bien envoyer des colis piégés à la rédaction ou nous asperger d’acide au prochain Salon du livre, on continuera de le penser et de l’écrire : la romancière Tatiana de Rosnay n’a pas un style extraordinaire. Elle-même le reconnaît sans détour : «Je n’ai pas une plume littéraire.» Et aussi : «Je ne suis pas une orfèvre des mots.» Ceci étant dit (et redit), elle excelle dans un art moins valorisé mais autrement plus vendeur que la prise de tête syntaxique et le nombrilisme germanopratin : celui de raconter des histoires. Chez Tatiana de Rosnay, les familles ont des secrets que les murs savent garder et que les lecteurs crèvent de percer - quitte à sauter quelques pages pour arriver plus vite à la fin. Dans Elle s’appelait Sarah, le best-seller qui l’a fait connaître et dont l’adaptation au cinéma sort le 13 octobre avec Kristin Scott Thomas, une journaliste américaine chargée de couvrir la soixantième commémoration du Vél d’Hiv découvre que sa belle-famille française a …

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4 x 4 cela ne tienne
Libération
Portraits — 4 août 2010
4 x 4 cela ne tienne

Ouh le gros méchant, le beauf, le richard. Jacques Pélissier a 52 ans, il vit avec son épouse dans une rue pavillonnaire des Yvelines et travaille à son compte comme consultant en informatique. Ce que lui reprochent les écolos de la première comme de la dernière heure, à savoir à peu près tout le monde, c’est de posséder quatre voitures, dont deux 4 x 4 Mercedes : un ML 55 AMG, dont il se sert surtout pour partir en vacances, et un classe G 350 TD, qu’il utilise pour faire du tout-terrain. Lorsqu’il nous a ouvert sa porte, bermuda du dimanche, barbe grisonnante et salut enthousiaste, Jacques Pélissier se doutait bien qu’on se ferait l’avocat du diable. Ce qu’il ne savait pas, parce qu’à ce moment-là nous l’ignorions nous-mêmes, c’est que l’on transformerait cet article en salle d’audience. Vous voilà donc spectateurs du procès opposant la victime, Dame Nature, à son agresseur présumé, Jacques Pélissier. Silence et hâtez-vous de vous asseoir, les débats vont commencer.

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