La guerre des chefs est déclarée
Le commis tient le fémur fermement plaqué contre la souche de bois. Grillé à la braise quelques minutes plus tôt, l'os est encore chaud, le cartilage, noirci de morsures, comme si le feu n'avait pas fini de le ronger. Debout de l'autre côté, le chef arme la scie et, lentement, avec la dévotion du prêtre rompant le pain, sectionne l'os en cinq, un tronçon par table. La découpe terminée, l'équipe en salle reprend sa procession d'assiette en assiette, versant la moëlle sur la salade de cœur de bœuf cru préalablement servie. Sauvage, rustique, cérémonielle, ainsi va la cuisine de Magnus Nilsson, le chef chasseur-cueilleur du Fäviken, minuscule table d'hôtes perdue au milieu d'un domaine de 8 000 hectares, à 800 kilomètres au nord de Stockholm. Ici, tout est cuisiné à partir de produits locaux. Le sol étant gelé la moitié de l'année, Nilsson sèche son gibier et fermente ses navets selon les méthodes traditionnelles du peuple sami. Bien que formé à Paris dans les cuisines du chef trois étoil…
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La modeuse est-elle maso?
À l'origine, une de ces drôles d'études dont les Nord-Américains ont le secret. Menée sur plus de 700 personnes, dont une majorité de femmes, Should the Devil Sell Prada? (Le diable devrait-il vendre du Prada?) concluait fin avril que plus les vendeuses des boutiques haut de gamme sont snobs, plus les clientes ont envie d'acheter (1). Comme si souffrir pour être belles ne suffisait pas, nous consentirions aussi à souffrir pour être in? Oui, madame. Après réflexion, interviews et psychothérapie collective, il semblerait que la modeuse aime...
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Le tour de table des chefs militants
Reconnus dans leur pays, ces chefs se sont bâti une réputation en assaisonnant leur cuisine d’une conscience environnementale ou sociale. Leur combat ? Promouvoir des produits locaux, lutter contre l’obésité ou favoriser la réinsertion. Portrait de huit militants toqués.
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Toutes rebelles
Des manifestations de femmes en colère, l'Indienne Lakshmi Puri en a étudié des tonnes : elle est directrice exécutive adjointe d'Onu Femmes, l'agence des Nations Unies chargée de promouvoir la parité à travers le monde. Mais une vague d'indignation monstre comme celle qui a déferlé en Inde en réaction au viol collectif d'une étudiante de New Delhi mi-décembre, elle n'en avait jamais vu : "Des femmes, des jeunes filles, mais aussi des hommes sont descendus spontanément dans la rue tous les jours pendant un mois. À la télévision, les chaînes d'information en continu ne parlaient que de ça." La pression populaire est telle que début février, le président indien ratifie en urgence une nouvelle loi prévoyant de doubler les peines en cas de viol collectif et de viol sur mineur. Dorénavant, le voyeurisme, le harcèlement et les attaques à l'acide, jusque-là impunis, seront considérés comme des délits. "L'apathie s'est muée en empathie", se réjouit la sous-secrétaire générale des Nations Unies…
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Le dépistage du cancer du sein est-il sans danger?
Perfect timing. Fin septembre, à J-1 du lancement de la campagne de mobilisation en faveur du dépistage organisé du cancer du sein, UFC-Que Choisir dénonce "le matraquage autour des seuls bienfaits du dépistage". Lancé en 2004, Octobre rose invite les femmes de 50 à 74 ans à se rendre tous les deux ans chez un radiologue agréé pour une mammographie prise en charge à 100% par l'Assurance maladie. Comme le précise Mathieu Escot, chargé de mission à l'association de consommateurs : "Ce n'est pas le dépistage que nous remettons en cause, mais la qualité de l'information délivrée aux femmes. Partielle et obsolète, elle surestime les bienfaits du dépistage et en occulte les risques." En février, la Haute autorité de santé (HAS) reconnaissait l'existence d'une "controverse" autour du dépistage du cancer du sein. Depuis, rien, au point que malgré la campagne en cours, nombreuses sont les femmes à n'en avoir jamais entendu parler. Ce débat de santé publique mérite pourtant d'être mené. Et les q…
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